1. Histoire de la Préfecture de l’Hérault

Mis à jour le 14/09/2023

 

De l’hôtel de Ganges à la Préfecture de l’Hérault

A l’emplacement actuel de la Préfecture, la cour du Bayle, représentant du seigneur de Montpellier, siégea jusqu’en 1551. Les Protestants élevèrent ensuite un temple à cet endroit, que Louis XIV fit raser en 1682 suite à la révocation de l’édit de Nantes.

 

En 1686, le cardinal Pierre de Bonsi, archevêque de Narbonne et principal agent du pouvoir royal dans la Province, fit bâtir un l’hôtel particulier pour Jeanne de Gévaudan, comtesse de Ganges, avec laquelle il entretenait une relation intime. L’hôtel de Ganges, conçut comme un hôtel à la française – c’est-à-dire composé en C sur cour fermée par corps bas de passage –, aurait été conçu par Augustin Charles Daviler, dessinateur à l’agence des bâtiments du roi établi à Montpellier en 1691 et réalisateur de la porte triomphale du Peyrou. La façade principale de l’hôtel de Ganges est à l’époque située place Chabaneau.

A la mort de la comtesse de Ganges en 1717, l’édifice est acquis par le conseil de la ville pour abriter le logement et les services de l’intendant de la province, Bernage de Saint-Maurice. L’intendance du Languedoc-Roussillon est donc transférée dans le bâtiment en 1718 où elle siégera jusqu’à la révolution française.

 

Avec la suppression de l’Intendance à la Révolution, les administrations départementale et communale se partagent le bâtiment. En 1800,Napoléon Bonaparte crée les administrations préfectorales et le premier préfet, Joseph de Nogaret, prend possession des lieux le 25 mars 1800. Préfecture et Mairie vont cohabiter pendant 6 ans jusqu’au départ définitif, en 1806, des services municipaux pour l’ancien hôtel de Boulhaco (ou Richer de Belleval), place de la Canourgue.

La Préfecture et ses agrandissements successifs

La préfecture impériale conserve dans un premier temps les dispositions générales de l’immeuble de l’Intendance.

Dès la Restauration néanmoins, les besoins des services de l’État et du département qui se partagent alors les locaux nécessitent un premier agrandissement à l’Est par la construction d’un bâtiment donnant sur la place du Marché aux Fleurs.

En 1862, à l’apogée du Second Empire, il est décidé d’agrandir à nouveau la préfecture par la construction d’une aile principale donnant sur la nouvelle grande artère en cours de création : la « rue Impériale » (actuelle avenue Foch). L’architecte Henri Bésiné est chargé de réaliser la nouvelle préfecture bâtie de 1867 à 1870 afin de loger de nouveaux services : Inspection académique, Police, prétoire et greffe du Conseil des Préfectures.

 

La réception de chantier a lieu le 18 août 1870 pendant la guerre franco-prusienne, 15 jours avant l’effondrement du régime impérial à Sedan. Avec ce nouvel agrandissement, la façade principale de la Préfecture se situe à présent au Sud et donne sur l’actuelle place des Martyres de la Résistance.