Journée Nationale des mémoires de la traite de l'esclavage et de leurs abolitions

Mis à jour le 11/05/2018

 

Philippe Nucho, sous-préfet, secrétaire général adjoint de la préfecture de l'Hérault a présidé, aux cotés de Philippe Saurel, Maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole, la cérémonie organisée à l'occasion de la journée Nationale des mémoires de la traite de l'esclavage et de leurs abolitions.

La cérémonie s'est tenue le jeudi 10 mai, devant la Stèle dédiée à l'abbé Grégoire dans le jardin de l'hôtel de Ville à Montpellier.

A travers son discours, le sous-préfet a notamment tenu à rappeler l'importance des étapes franchies dans ce combat contre l'esclavage : 

" Dans le cadre de ce travail de mémoire, il nous faut également nous montrer capable de sortir des caricatures, d’appréhender la complexité, de resituer les faits dans leur époque, de travailler inlassablement l’archive, et de saluer les étapes décisives franchies durant un siècle et demi.

Je pense au mouvement incontournable de la Négritude, formé notamment d’Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Guy Tirolien ou René Depestre. qui aura rendu sa fierté aux Noirs et interrogé le colonialisme. Cette étape indispensable a été suivie du formidable mouvement de la Créolité qui, avec le flamboyant Patrick Chamoiseau et Edouard Glissant, est venu inclure plutôt qu’exclure, montrer un métissage enrichissant pour faire le Tout-Monde pour aller vers l’universalité des valeurs qu’elle porte en elle.

Aujourd’hui, l’heureux message de ce mouvement semble avoir été oublié et l’on assiste un peu partout à un repli de chacun vers les souffrances des siens. L’aveuglement conduit même parfois à des comparaisons hasardeuses qui n’ont pas lieu d’être pour établir une échelle des souffrances quand il faut les embrasser toute. Il nous faut avoir le cœur assez grand pour comprendre chaque blessure et chaque indignation légitime et la partager.

Lorsqu’on écoute attentivement la parole de Césaire aujourd’hui, ce n’est pas la parole d’un fils d’esclave revendiquant pour sa boutique qu’on entend, c’est un cri vivant à l’Humanité toute entière.

C’est pourquoi il nous faut prolonger ce cri autant que nécessaire contre toutes les formes d’esclavage qui continuent à exister de part le monde."