5. Le salon doré - Le protocole

Issu du grec « protos », qui signifie premier, le protocole est l’ensemble des règles établies en matière d’étiquette, d’honneurs et de préséances dans les cérémonies officielles. Appelé « cérémonial » sous Charlemagne, il devient « étiquette » sous l’ancien régime. Plus tard, Napoléon Bonaparte, consul puis empereur, établit également un ordre de préséances.

Les règles actuelles du protocole républicain sont, elles, nées avec la République et se sont adaptées au nouvel ordre institutionnel. Le décret de 1989 constitue aujourd’hui le fondement des règles protocolaires.

Mais à quoi le protocole sert-il ?

Lorsqu’une porte est ouverte, il faut savoir qui passe le premier, sinon c’est la bousculade…

Quels que soient l’époque et le régime, le rôle du protocole est d’accorder un rang et une place à chacun et de décrire le cérémonial qui accompagne les cérémonies publiques.

Ces règles doivent être respectées dans de multiples circonstances :

– pour le placement des invités lors d’un dîner officiel ;

– lors d’une cérémonie prescrite par le Gouvernement ;

– dans l’établissement de la liste des puissances invitantes sur un carton d’invitation ;

– dans les prises de paroles lors d’un évènement…

Dans chaque département de métropole, lorsque les membres des corps et les autorités assistent aux cérémonies publiques, ils y prennent rang dans un ordre de préséance qui va de 1 à 61.

Ainsi, le représentant de l’État (le préfet dans le département, le ministre lors d’un déplacement en province…) a toujours la position la plus éminente lors d’un événement républicain. Viennent ensuite les parlementaires : les députés d’abord, car ils sont élus au suffrage universel direct, puis les sénateurs, élus au suffrage universel indirect par les grands électeurs.

Les parlementaires ont rang sur le maire qui prend place au-dessus du conseiller régional, qui lui-même passe avant le conseiller départemental…

Si l’âge ou l’ancienneté du mandat peuvent intervenir dans le classement de certaines de ces autorités (les parlementaires dont le mandat est ancien l’emporte sur les nouveaux élus, et à ancienneté de mandat égale, les jeunes parlementaires doivent s’effacer devant leurs aînés), en revanche le genre, la notoriété, le prestige ou le poids économique ne peuvent en aucun cas l’influencer.

Cependant, un examen attentif de cette série de règles démontre que le respect du protocole républicain témoigne en fait du respect accordé à la République elle-même.

La place du peuple y est prépondérante. C’est la raison pour laquelle les parlementaires élus au suffrage universel direct passent avant ceux élus au suffrage universel indirect.

Le protocole, dans sa neutralité et son objectivité, nous rappelle surtout que ce que la République accorde avec ses mandats et ses fonctions ne vaut que le temps de ces mandats et de ces fonctions.

Il n’en demeure pas moins que le protocole doit être appliqué avec tact et courtoisie et que les personnes chargées de le faire respecter doivent parfois faire preuve de souplesse et s’adapter aux circonstances locales.

Le salon doré est la salle à manger du préfet.

Il y reçoit des personnalités telles que des ministres, des élus,... Pour ces occasions la table est dressée selon l'ordre protocolaire. Aujourd'hui, la table a été dressé pour la réception d'un ministre.